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Anthony LECREN

C'est un espace d'information et de communication qui permettra aux calédoniennes et calédoniens d'avoir connaissance des actions qui sont mises en oeuvre notamment dans le cadre de mes fonctions de membre du Gouvernement de la Nouvelle-Calédonie en charge de l'aménagement du foncier et des affaires coutumières, de l'environnement, l'écologie, le développement durable, la gestion et la conservation des ressources naturelles, biologiques et non biologiques, de la ZEE et des ZODEP.

Congrès mondial des aires marines protégées" Ajaccio le samedi 26 octobre 2013

Publié le 26 Octobre 2013 par Anthony LECREN

Avant de débuter mon propos, je m'adresserai à notre hôte d'aujourd'hui et si vous le permettez comme il est d'usage dans mon Pays je débuterai par un petit geste coutumier pour demander humblement l'autorisation de m'exprimer sur cette Terre et en ces lieux au nom de la NC.

Merci.

Monsieur le ministre, chers collègues, hauts responsables et personnalités, mesdames et messieurs, honorable assemblée,
je voudrais vous adresser tout d'abord les salutations du président du gouvernement de la NC Harold Martin ainsi que de l'ensemble de son gouvernement et de la population calédonienne.

"Un arbre, un jour, une vie"


c'était le message des petits États du Pacifique adressé à la communauté internationale à l'occasion du Sommet RIO +20 en juin 2012.
"Un arbre, un jour, une vie" Pour crier aux puissances industrielles notre désarroi mais aussi notre détermination à rester mobiliser, pour se battre et se faire entendre, se faire entendre face aux premiers effets néfastes des changements climatiques et se faire entendre face aux premiers risques réels de voir naître les premiers réfugiés climatiques.
Ainsi, dans cette course effrénée à la surproduction, à la surconsommation, nous avions décidés symboliquement de planter un arbre pour une vie. 250000 arbres pour 250000 vies en Nouvelle Calédoniens, 20000 arbres pour 20000 vies aux Îles Cook, 110000 à Tonga, autant d'arbres que de vie à Fidji, Samoa, Wallis et Futuna,Tuvalu, Tokelau, aux Îles Marshall, aux îles slalomons FSM etc... Tout ceci pour dire aux grandes puissances dans ces instants de crise économique, de crise financière, de crise climatique, dans les travaux et l'élaboration aujourd'hui, d'un nouveau modèle de développement soutenable qui s'impose à tous, dire l'importance de mieux considérer la vie, ..l'importance de considérer la vie avant les profits. Cette initiative concrétisa pour la Nouvelle Calédonie la première marche vers la promotion d'une politique de développement durable à l'échelle régionale.

De retour de Rio, un an après, en juin 2013, toujours mobilisés nous décidions de créer et d'organiser le premier sommet développement durable de l'Océanie "Océania 21". Avec l'ambition affichée de mettre en place notre première politique commune, celle du développement durable, nous aboutissions à une déclaration finale titrée "sauvons Tokelau" (premier territoire fonctionnant à 100% avec les énergies renouvelables) qui consacrait pas moins de 14 objectifs majeurs comprenant entre autres la bonne gouvernance, la gestion des déchets, le développement des énergies renouvelables, la protection de notre biodiversité ainsi que le sujet d'aujourd'hui, la préservation de nos espaces marins.

Dans le Pacifique Sud, la mer est considérée comme un bien foncier dont la maîtrise et les droits d’usage relèvent à la fois d’individus, de groupes sociaux ou de « communautés ». Cet espace et les ressources qu’il abrite sont conçus selon une série de continuités (monde visible/monde invisible, homme/nature, terre/mer, etc).
Dans la culture kanak, voire plus largement dans la culture océanienne, la mer est représentée et appropriée de la même façon que les autres systèmes naturels tels que les montagnes, les forêts ou les plaines. Les zones maritimes sont perçues comme des extensions des limites du territoire foncier. Dans les représentations et les normes kanak, la Terre englobe à la fois, la terre, l’eau douce, les zones maritimes, les récifs et les pentes externes
Dans la société traditionnelle kanak, la mer est en outre une source de rites, de croyances, et de mythes qui revêt de multiples visages : ainsi la culture de l'igname tubercule sacrée et rythmée par les baleines, et les premières apparitions des grands cétacés dans nos eaux marquent et signalent le début des travaux des champs d'ignames.

La Nouvelle-Calédonie et les trois provinces qui la composent sont gestionnaires d’une vaste zone maritime dont près de 1,4 million de km² sont placés sous la responsabilité du gouvernement de la Nouvelle-calédonie.
Cette immense zone abrite des écosystèmes coralliens en très bon état de santé, des écosystèmes benthiques profonds abritant une biodiversité exceptionnelle au plan mondial et une importante diversité d’espèces vulnérables (oiseaux, requins, tortues, mammifères marins…) ou exploitées dépendant du milieu pélagique pour leur nutrition ou leurs déplacements entre les différents espaces nécessaires à leur cycle de vie. Quelques unes de ces caractéristiques sont illustrées dans la brochure qui vous a été distribuée ce matin dans votre pochette.
***
Dans un objectif de gestion intégrée de cet espace maritime, mon gouvernement a lancé une analyse stratégique, avec l’appui technique de l’Agence des Aires Marines Protégées.
L’analyse stratégique alimente la concertation qui permet d’identifier les enjeux de conservation, d’usages et de connaissances, propres à l’espace maritime de la Nouvelle-Calédonie. Ces enjeux prendront en compte l’ensemble des composantes physiques, biologiques, sociales et économiques de l’espace maritime.
S'agissant d'annonces nouvelles qui devrait se retrouver dans l'annexe de la déclaration ministérielle d'Ajaccio la Nouvelle-Calédonie entérinera la création formelle d’un « parc marin de la mer de Corail » couvrant l’ensemble de notre ZEE soit près 1,4 millions de km², au mois d'avril prochain. D'ici là, les travaux de l'analyse stratégique et le processus participatif nécessaire à cette création se poursuivront et devront à leur terme consacrer avec la partie australienne la plus vaste Aires marine dénommée "Parc de la mer de corail"

Les orientations de gestion qui le structureront viseront trois cibles principales :
- l’Homme sera au cœur du projet de parc afin de garantir une appropriation et un partage des enjeux avec l’ensemble des acteurs. Ces conditions seront essentielles à la mise en place de la politique gestion intégrée efficiente de cet espace que je souhaite mettre en oeuvre ;
- le plan de gestion devra créer les conditions d’un développement durable, par la recherche d’un équilibre entre activités humaines et activités économiques telles que la pêche, le tourisme et la conservation de l’environnement sans occulter le potentiels d'exploitation des ressources minérales des grands fonds.
L'amélioration des connaissances au service de la gestion et de son évaluation ;
- Enfin, grâce à cet outil aires marines protégés, la Nouvelle-Calédonie ambitionne de devenir un moteur de la dynamique régionale pour un développement durable des activités maritimes.
Dans ce cadre, certains enjeux de gestion particuliers mis en évidence dans le cadre de l’analyse stratégique pourront être pris en compte en développant un réseau d’aires marines protégées au sein du parc marin.
***
Cet engagement majeur pour la Nouvelle-Calédonie et pour l'ensemble du Pacifique coïncidera avec la tenue des prochaines rencontres d'Oceania 21 en Nouvelle-Calédonie. Ces rencontres, qui seront consacrées en avril 2014 au défi de la préservation et l'exploitation durable de l'Océan Pacifique, seront l'occasion de poursuivre la construction d'un dispositif élargi à la Mer de Corail, prenant notamment appui sur la concertation déjà existante entre la Nouvelle-Calédonie et l'Australie, puis progressivement élargi aux trois autres états limitrophes de la mer de Corail : Vanuatu, Iles Salomon et Papouasie Nouvelle-Guinée qui ont chacun ratifiés la déclaration commune d'Oceania 21 qui comprend un pilier important dédié à la gestion optimisée de notre espace marin océanien.
Le processus engagé pourrait ainsi conduire au plus vaste espace marin du monde géré durablement et à une échelle cohérente vis-à-vis des écosystèmes qu’il héberge.

Dans le même esprit, Oceania 21 se fixera pour objectif de favoriser la mise en réseau des aires et parcs marins de la zone Pacifique, même éloignés. Ainsi, la Nouvelle-Calédonie s’est engagée, par ma signature, avant-hier à Marseille, d’un accord de collaboration avec les Iles Cook pour le jumelage de nos aires marines protégées respectives. Cette formule doit être valorisée et systématisée. Comment en effet ne pas s’appuyer sur l'échange d'expérience et la concertation pour être plus efficient dans la gestion des espaces maritimes ?

Ces démarches doivent pouvoir bénéficier des initiatives déjà excitantes, telles que Pacific Oceanscape ou le projet Paciocea porté par le Programme Régional Océanien de l’Environnement et l’Agence des aires marines protégées, ainsi que de nombreuses autres actions menées par le PROE. Les prochaines rencontres Océania 21 se voudront donc une occasion de catalyser les initiatives des Etats et territoires mais aussi et surtout, de coordonner la régionalisation de ces initiatives de préservation et de gestion durable des espaces marins océaniens.

Conformément aux propos du dernier président du Forum des Iles du Pacifique, M. Henry PUNA, Premier Ministre des Iles Cook, Oceania 21 pourra ainsi, d'une part, relayer le message d'alerte et l'appel à la mobilisation des Etats et territoires insulaires du Pacifique dans la perspective des prochaines conférences des parties sur la biodiversité et le changement climatique et, d'autre part, démontrer l'engagement résolu de cette région dans l'action concrète pour la préservation de la planète. "Victimes certes mais aussi acteurs résolus et responsables" ainsi
que l'ont indiqué mes collègues de Polynésie et de Samoa dans leurs interventions respectives.

Cette responsabilité et cette implication de la région n'en fera que renforcer sa légitimité et sa crédibilité dans le rôle qu'elle pourra jouer à l'occasion des prochaines grandes négociations climatiques, notamment aux côtés de l'Union européenne et des Etats membres de l'Union. Une des préoccupations majeures des petits états insulaires du Pacifique réside dans les avancées significatives qui pourront être menées en faveur d'un cadre légal adapté pour la conservation et la gestion durable de la biodiversité en haute mer.

J'ai bien entendu la proposition du ministre Martin qui évoquait des sommes allouées pour le renforcement des approches régionales.
Océania 21 a reçu à aujourd'hui le soutien de 16 états et petits territoires du Pacifique. C'est aujourd'hui pour l'ensemble de ces états, l'ambition d'établir le cadre d'une politique commune de développement durable qui porte sur plus de 20 millions de Km2.

Ainsi je conclurai mon propos en vous invitant officiellement à participer au prochain sommet Océania 21 qui se tiendra à Nouméa les 28, 29 et 30 avril 2014 auquel devrait assister Mr Nicolas Hulot conseiller spécial du Président de la République française.


Je vous remercie.

Congrès mondial des aires marines protégées" Ajaccio le samedi 26 octobre 2013
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